La Fédération de la Maille, de la Lingerie & du Balnéaire
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23/04/2020

L’industrie mondiale de l’habillement s’organise pour soutenir ses fabricants

@Jean-Pierre Pellissier / ILO

Un groupement inédit composé de l'Organisation internationale des employeurs (OIE), de la Confédération syndicale internationale (CSI), d'IndustriALL Global Union et de grandes marques de mode travaille actuellement en coopération, à l'initiative de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), dans le but de soutenir le mieux possible les fabricants textiles touchés par la crise du coronavirus. Le nom du projet ? Covid-19 : Action in the Global Garment Industry (Action dans l'industrie mondiale du vêtement).

Selon l’accord mis au point par ces différents acteurs, les marques et retailers s’engagent notamment à payer les fournisseurs pour les produits finis et les articles en cours de production, a déclaré l’OIT dans un communiqué. Ils sont également tenus de maintenir un dialogue ouvert concernant l’état des opérations commerciales et la planification des achats à venir.


Un groupe de travail international sera mis en place au cours des deux prochaines semaines pour élaborer les étapes nécessaires au respect des engagements cités. Parmi les membres de cette alliance, qui appelle aussi les gouvernements et institutions financières à faciliter l’accès au crédit, se trouvent les groupes et marques Under Armour, H&M, Adidas, C&A, Inditex, PVH, Primark et Marks & Spencer, ou Bestseller. Ce dernier a par exemple expliqué qu’il avait bien réglé ses factures, et compte toujours passer des commandes pour l’automne, “même si une réduction de certains volumes est effectuée pour éviter une surproduction”, explique le groupe danois.


L’initiative dans son ensemble vise à “mobiliser suffisamment de fonds pour permettre aux fabricants de poursuivre leurs activités, de payer les salaires, ainsi que pour mettre en place des dispositifs d’aide au revenu, de préservation de l’emploi afin de protéger le revenu des travailleurs de la confection, leur santé et leur emploi”, précise l’OIT.


“Il s’agit d’une crise sans précédent qui ne peut être résolue que par une solidarité mondiale, a déclaré le directeur général de l’OIT, Guy Ryder. La priorité doit être de pérenniser les entreprises et de protéger les travailleurs. Pour ce faire, un dialogue social efficace entre les gouvernements et les organisations de travailleurs et d’employeurs est primordial. Nous exhortons tous les acteurs à répondre à cet appel et à prendre des mesures communes qui nous aideront à éviter une catastrophe pour ce secteur.”


L’industrie du vêtement emploie des millions de travailleurs dans le monde, majoritairement en Asie. Au Bangladesh, les conséquences de la crise sanitaire sur l’emploi des travailleurs du textile sont écrasantes. Dans le pays, où quelque 4 000 usines emploient environ 4 millions de personnes, les marques de mode ont annulé environ 3 milliards de dollars de commandes. De nombreux ouvriers ont manifesté pour réclamer le paiement de leurs salaires dus pendant le lockdown.


Secrétaire générale de la CSI (organisation syndicale), Sharan Burrow enfonce le clou quant au besoin d’une coopération mondiale. “Nous ne pouvons pas assumer la dévastation humaine et économique qu’entraîne l’effondrement de nos chaînes d’approvisionnement mondiales, ni le fait que des millions d’habitants des économies en développement se retrouvent à nouveau dans la pauvreté.”
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