De plus en plus de matières premières sont disponibles et utilisées dans l’industrie de l’habillement, secteur qui a connu de nombreux bouleversements ces dernières années. On retrouve à la base de la fabrication de nos vêtements et chaussures beaucoup de matières premières issues de l’élevage. Les moutons, chèvres et alpagas sont utilisés pour la laine, les vaches pour le cuir…
D’après le site "mtaterre.fr", les plus utilisées sont les matières chimiques (pour plus de 2 vêtements sur 3), 26% des vêtements sont en coton et 11% sont en laine, en soie ou en lin. Les fleurs de coton, les tiges du lin, la sève du caoutchouc sont des matières naturelles issues de végétaux. L’élasthanne, le nylon, le polyester ou la viscose sont des matières synthétiques également présente dans beaucoup de nos vêtements. 70% des fibres synthétiques actuelles sont produites à partir de pétrole, on retrouve également la cellulose, le soja et le maïs dans la production de fibres artificielles comme la viscose.
Le cours de ces matières premières suivant généralement la conjoncture économique des pays producteurs ou des pays importateurs, il est de ce fait très volatil. Aujourd’hui, les matières premières ont vu leur cours s’envoler. Une demande forte découlant d’un retour presque à la normal après une crise sanitaire mondiale n’y est pas pour rien. La flambée des coûts du fret maritime et aérien et également un facteur à prendre dans l’augmentation de ceux des matières premières.
Ainsi il très important, voire indispensable, de suivre de près les fluctuations des prix des matières premières.
COURS DU COTON
Sur le marché international
Le marché international du coton a vu ses prix croître de près de +70,50% en un an. Les prix du coton ont continué de flamber sur le marché international.
Le marché du coton reflète la tendance actuelle de l'économie mondiale, la guerre en Ukraine faisant encore grimper les prix en stimulant les cultures rivales pour limiter tout manque d’approvisionnement sur les marchés alimentaires.
Cours du coton : États-Unis, Chine, Inde et Pakistan
Les prix du coton ont encore augmenté les trois derniers mois à New York (+13,64%), en Inde (+23,45%) et au Pakistan (+0,37%). En Chine il est en baisse (-2,11%).
La consommation mondiale de coton pourrait chuter en raison d’une récession déclenchée par la flambée des prix à la consommation partout dans le monde. D’autre part, les niveaux de production pourraient être affectés négativement par la sécheresse persistante dans les États cotonniers américains, notamment au Texas.
Les exportations des États-Unis ont toutefois chuté au cours des dernières semaines en raison de la nouvelle flambée des prix difficile à supporter par les filateurs. Les importateurs chinois ont même annulé de grandes quantités de coton américain, précédemment commandé, en raison de la baisse de l'activité commerciale dans le pays, suite à la politique "zéro Covid". Les prix intérieurs du coton en Chine restent inférieurs aux prix internationaux.
La demande de coton pourrait augmenter en provenance de l'Inde, où le gouvernement a supprimé les taxes de 10% sur les importations de coton jusqu'à la fin de la saison. La décision vise à soutenir les producteurs textiles indiens, dont les marges ont baissé suite à une nouvelle flambée des prix intérieurs du coton. La référence Shankar-6 a augmenté de 2 400 roupies par ballot la semaine dernière, soit +2,6%.
COURS DE LA LAINE
Les prix de la laine ont légèrement baissé en monnaie locale en Australie pour la quatrième semaine consécutive au 8 avril 2022. L'indicateur de référence a baissé de 6 cents australiens par kilo soit 1,369 cents.
L'indicateur de marché a grimpé de 1,07% en yuans. Le marché Australien a été secoué, par la décision de la Chine d'interdire la laine Sud-Africaine, en raison de l’épidémie de fièvre aphteuse, y compris des lots déjà expédiés. Les importations chinoises ont diminué en raison d’une baisse d’activité suite à la politique "zéro covid".
La hausse continue du dollar australien parallèlement à la flambée actuelle des marchés des matières premières limite les ventes.
COURS DE LA SOIE
Les prix des fibres de viscose sont en hausse de 10% sur une durée de 3 mois, reflétant une évolution vers les fils mélangés en raison de la volatilité du pétrole brut.
À court terme, les prix des VSF pourraient rester élevés en raison de l’agression russe en Ukraine et de la baisse des niveaux d’exploitation.
Les filateurs sont susceptibles de maintenir les taux actuels, jusqu’à ce que les stocks de VSF soient écoulés, avant de faire face à une baisse des prix.
COURS DU NYLON (POLYAMIDE)
Les fibres de filaments de nylon ont augmenté de 150 (FDY) à 350 yuans (DTY) par TM, soit 1,8 %. Le marché du nylon 6 continue de représenter environ 85% des capacités de nylon de la Chine, quelle que soit la hausse de la production de fils de filaments 6,6.
La dépendance de la Chine des importations de caprolactame freine la croissance, les investisseurs craignant la volatilité des coûts des matières. Le benzène est extrêmement instable sur le marché international, les producteurs de CPL suivent l'évolution de leurs coûts matières.
La production de nylon recyclé devrait fleurir dans l'année à venir, conformément aux directives officielles pour le développement de fibres durables en Chine.
L’élasthanne 40D bright de référence a augmenté de 500 yuans par tonne métrique, soit +0,9%, au cours des sept derniers jours, sa première hausse depuis août dernier. Cette reprise impressionnante est due à un changement des habitudes de consommation pendant la crise du Covid 19, l'indicateur de référence avait atteint 80 000 yuans. Le 40D bright a ensuite chuté de 26.000 yuans par TM, soit 33% sur une période de six mois.
Les coûts des matériaux ont également commencé à atteindre leur niveau le plus bas, les prix du PTMEG ayant augmenté de 1 000 yuans, soit +2,5%, au cours des sept derniers jours.
Les prix du MDI ont même grimpé de 2 700 yuans, soit +12,6%, au cours des quatre dernières semaines. Les marges brutes se sont effondrées et ont déclenché une hausse des prix. Les producteurs d’élasthanne pourraient réduire leurs niveaux de production, s'ils ne sont pas en mesure de restaurer leurs marges.